Ce jeudi 3 décembre 2020, les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) ont organisé le premier comité de pilotage du projet de Restauration des écosystèmes insulaires de l’océan Indien (RECI).
Communiqué des TAAF :
"Ce projet vise à lutter contre l’impact des espèces exotiques envahissantes (EEE) dans les îles Eparses (Tromelin, Glorieuses, Juan de Nova, Europa), les îles Australes (Crozet, Kerguelen, Amsterdam) et l’îlot M’Bouzi à Mayotte. Il est mis en œuvre grâce à un partenariat avec l’association des Naturalistes de Mayotte, et bénéficie de l’accompagnement et du soutien financier de l’Union européenne, via les fonds délégués à l’Agence française de développement (AFD), et de la Préfecture de Mayotte.
Identifié comme l’un des 35 “points chauds” de la biodiversité mondiale, le capital naturel du bassin sud-ouest de l’océan Indien est menacé. Les écosystèmes insulaires, faiblement ou non habités, sont de véritables sanctuaires de biodiversité. En dépit du faible niveau d’anthropisation de ces sites, cette biodiversité unique est soumise à une forte érosion. Les espèces exotiques envahissantes ont été récemment identifiées comme la cause principale de ce déclin et constituent une préoccupation majeure pour la préservation de ces milieux isolés.
En effet, si les espèces naturelles présentes ont pu s’adapter aux conditions environnementales parfois extrêmes, elles n’ont cependant développé aucun mécanisme de défense contre la colonisation de nouvelles espèces.
Les principaux impacts documentés sur les îles cibles du projet concernent la prédation des chats et des rats sur les oiseaux, la destruction d’espèces végétales natives par la souris domestique, et la transmission de pathogènes par les rongeurs.
Le Préfet administrateur supérieur des TAAF, Charles Giusti, explique que "la lutte contre les espèces exotiques envahissantes fait partie des engagements majeurs du territoire pour la conservation de sa biodiversité exceptionnelle, notamment dans le cadre de la gestion de la réserve naturelle des Terres australes françaises, bien inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Le projet RECI apporte un important appui à l’atteinte de ces objectifs ; il va permettre d’engager des opérations d’ampleur et de mettre en évidence les bénéfices de ces actions sur la faune et la flore natives".
D’une durée de quatre ans (2019 à 2023), le projet est soutenu par l’Union européenne à hauteur de 4 millions d’Euros, les fonds étant délégués à l’Agence française de développement (AFD). Il bénéficie également de co-financements des TAAF, et de l’Etat au travers des fonds du Contrat de convergence et de transformation de la Préfecture de Mayotte.
Des actions de suivi et de limitation des populations des espèces exotiques envahissantes seront mises en place. Les activités de prévention inhérentes aux procédures de biosécurité compléteront le dispositif afin d’éviter leur introduction ou réintroduction. Pour Marc Dubernet, directeur régional de l’AFD, "la préservation de ces écosystèmes sensibles et uniques au monde est essentielle pour la biodiversité régionale. Le projet RECI, c’est aussi développer de nouvelles méthodes et partager ces expériences au niveau
régional".
Le comité de pilotage, dont les membres sont le préfet administrateur supérieur des TAAF, le préfet de Mayotte, l’ambassadeur de l’Union européenne à Maurice, le directeur régional océan Indien de l’AFD, le président des Naturalistes de Mayotte, le directeur de l’environnement et le coordinateur RECI des TAAF, se réunira deux fois par an pour décider des orientations stratégiques et s’assurer du bon déroulement des activités du projet.
À cette occasion, S.E Monsieur Vincent Degert, Ambassadeur de l’Union européenne auprès de la République de Maurice et de la République des Seychelles, a déclaré : "Le projet RECI reflète l’engagement de l’Union européenne à intensifier sa contribution à la lutte contre la perte de biodiversité au niveau mondial. Il se veut un bon exemple du travail mené par la Team Europe (Union européenne et Etats Membres) pour préserver les écosystèmes uniques dans la région de l’océan Indien, en ligne avec les ambitions du Pacte Vert européen."
Ce projet s’inscrit dans le cadre du 11e Fonds européen de développement (FED) pour les Pays et Territoires Ultramarins (région océan Indien). Les TAAF, ordonnateur régional, mettront en œuvre le programme en associant les partenaires régionaux dans les différentes actions."